Résultats de l'appel à témoignages : Jeunes, origines et discriminations à l'embauche

La présente étude porte sur la perception des discriminations à l’embauche par des personnes dont les caractéristiques peuvent signaler une origine étrangère.

758 personnes ont répondu à l’appel à témoignages.
Ces résultats illustrent la diversité des difficultés rencontrées par les personnes d’origine étrangère et les conséquences sur leurs parcours professionnels et personnels.
Loin d’être un phénomène isolé, les discriminations liées à l’origine lors de recherche de stage ou d’emploi se produisent « souvent » ou « très souvent » pour la majorité des personnes qui ont témoigné.
Les situations décrites rendent compte des discriminations multiples auxquelles sont confrontées les personnes pouvant signaler une origine étrangère - nom, couleur de peau, religion - et qui bien souvent se cumulent.
Un tiers des répondants considèrent ainsi avoir été discriminés sur au moins trois motifs liés à leur origine. On peut remarquer que les personnes qui disent être vues comme arabes témoignent notamment des préjugés attachés à leur supposée religion musulmane, tandis que celles vues comme noires se déclarent plus souvent discriminées du fait de leur couleur de peau.
Face à ces différences de traitement, les voies de recours aux droits peinent encore à être mobilisées. Moins d’un répondant sur dix a engagé des démarches pour faire reconnaître ses droits. Les conséquences de ces discriminations sur les trajectoires professionnelles sont importantes et témoignent du désarroi engendré par des années de recherches vaines pour participer au marché du travail d’un pays qui est pourtant le leur (80% des répondants sont de nationalité française).
Fatalisme, renoncement, déclassement social, projet d’expatriation… autant de réactions qui illustrent les impasses que le système actuel produit et qui rappellent l’urgence à mener des politiques publiques fortes pour lutter contre ces discriminations.
